Extrait de la lettre de George Sand à Ivan Tourguéniev, 1860 :
"Mon cher Ivan,
Je pense sans cesse à toi, et malgré la distance qui nous sépare, je ressens ton esprit et ton cœur si proches. La solitude m’oppresse parfois, et il est difficile de supporter l'absence de ceux qu’on aime et qui partagent nos pensées. Tu sais bien combien j’admire ton travail et ta manière de percevoir le monde, avec cette grande délicatesse d’âme et cette capacité à saisir la vérité dans la beauté des choses.
Mais, il y a des moments où je me sens à la fois proche et éloignée de toi, comme si nos vies se déroulaient sur des chemins parallèles, sans jamais vraiment se croiser. Il n’est pas toujours facile d’accepter que l’on ne puisse tout partager avec la personne que l’on aime, et c’est ce qui me trouble parfois.
Toutefois, tu es toujours dans mes pensées, et même si parfois je doute et suis un peu perdue dans les labyrinthes de l’âme humaine, je reste confiante en la sincérité de nos sentiments.
Je t’embrasse bien tendrement,
Ta George."